Rendre visible le spectre Électromagnétique ou la cabane à Haïku

Coucou,
Un petit article pour expliquer le projet de la semaine passée. Avant tout, voici le trailer ainsi que la consigne in english (heureusement que je suis allée en Australie :D) :

Bootcamp – Surfing the wave(s)

Surfing the wave(s) tries to render the Hertzian space into tangible objects or services. In essence the output of this workshop might visualise data, make it useful, playful, interactive, innovative, or deliver a highly personalised situation. Although Hertzian space is somewhat neither touchable nor feel-able, it heavily relies on hardware which is exactly the crossover between physical and digital that this Bootcamp tries to discover.
 
You are asked to design a new service/product that interacts with the Hertzian space. These services/products can be present in the home, at work, transportation or other. It should allow for a new way of interaction between digital and physical environments.
 
Arduino, Raspberry pis, Wifi sticks, RTL-sdr sticks, APIs (twitter, facebook, iftt), sensors, lights, motors or hacked existing objects may be used. Je vous raconte pas ma tête quand j’ai lu la consigne..
Bon déjà, on a vraiment trop galéré à se mettre d’accord sur une idée. C’est vrai ce qu’on dit, que bien souvent, le plus chaud dans un projet c’est la dimension sociale. En tout cas, quand j’avais fait un cours de management, years ago à HEC, la prof nous avait dit que c’est pour cela qu’un tiers des projets tombait à l’eau.
Après des heures de discussion plus ou moins pertinentes (enfin je dis ça, mais moi, j’étais paralysée: je n’avais simplement aucune idée) (mais bon zy va, c’était la première fois que j’entendais parler du spectre Herztien de ma life!)
Bref, nous avons trouvé le concept suivant:

« Nous avons pensé à exploiter l’espace Hertzien, pour apporter de la joie dans la ville et donner le sourire, un message à la fois et une personne à la fois.
(NDLE: le truc pas du tout tiré par les cheveux haha)

Ainsi nous avons imaginé un distributeur d’ « ondes positives » s’enclenchant au contact des ondes électromagnétique émises du smartphone ou autres appareils d’une personne. Les « ondes positives » étant matérialisées par un message encourageant type citation motivante ou sagesses de personnes historiques. Après tout, les mots ont le pouvoir de changer les choses… »

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Au cours de la conception et de la réalisation du produit, l’idée initiale a évolué vers la création d’un objet un peu différent, un peu plus décalé et beaucoup moins sérieux que notre idée de départ : nous avons décidé de créer distributeur urbain délivrant non pas des messages encourageants mais plutôt des messages de bonne fortune à la manière des messages que l’on trouve cachés dans des gâteaux chinois. Un distributeur qui s’enclenche non pas à l’approche d’onde émises par un appareil électronique mais bien au contact des ondes émises par un humain lui-même. Un distributeur en forme de coucou qui s’intègre parfaitement dans le paysage Suisse.

Le principe est le suivant: un utilisateur met son doigt sans le trou de la partie inférieure du Fortune Coucou, les ondes électriques émises par l’utilisateur enclenche le mécanisme. Une lumière bleue s’allume au milieu du coucou et un message de bonne fortune, à l’image de l’oiseau qui sort de son nid dans le coucou originel, s’affiche alors sur l’écran situé dans la partie supérieure.

Dessins de Ivan Gulizia
Dessins de Ivan Gulizia 😀
Notre idée de base était, comme nous l’avons dit, des messages encourageants. Cependant, à mesure que la production avançait, nous nous sommes donné la liberté de réunir d’autres corpus de petits textes que l’on trouvait amusants ou pouvant avoir un sens dans le contexte d’un distributeur urbain de messages (c’était mon job en fait).
Nos idées de texte furent les suivantes : Short Jokes, Birds are speaking, Words of wisdom about creativity, Positive Thinking Quotes, Horoscope, poèmes, Haïkus (français ou anglais), prédictions ou maximes de biscuit chinois (Fortune Cookie) plutôt banales ainsi qu’une sélection insolite. Si ça vous interesse, je vous ai copié ma petite selection tout en bas de l’article.
Les contraintes techniques du moment ne nous permettant que d’afficher des messages de 32 caractères maximum, nous avons décidé d’utiliser la sélection de messages de biscuit chinois plus insolites.
Finalement, le projet a abouti sur un prototype fonctionnel, c’est à dire qu’un message s’affiche sur le coucou lorsqu’un utilisateur glisse son doigt dans le trou (no comment). Il est cependant vrai que le système du captage des ondes électromagnétiques d’un humain soit un peu faible. De même, nous sommes conscients que les usages relatifs à l’objet ainsi que ses justifications mériteraient d’être approfondis. Nous avons préféré opter sur un objet assez générique (outre la forme en coucou ^.^) dont la fonction se préciserait selon le lieu et le type de messages. En effet, ces deux paramètres déterminent l’usage d’un tel distributeur : par exemple si distributeur est placé sur un arbre dans un parc et affiche des poèmes, le résultat ne sera pas le même que ci celui-ci est placé dans une gare et affiche l’horoscope de la journée etc.
En conclusion, même une fonction précise de l’objet dans un contexte donné reste à définir et à clarifier, ce projet aura été intéressant et enrichissant notamment d’un point de vue social. Il nous aura permis d’apprendre à collaborer et à mener à bout une idée malgré des difficultés de communication. Il nous a aussi permis de réfléchir à la notion de spectre électromagnétique et enfin ce projet a permis aux premières années (à nous quoi) d’établir un premier contact avec des technologies Arduino.

Bon finalement c’est pas trop une cabane à Haiku comme je vous avais envoyé du rêve dans le titre, mais comme écrit plus haut, on peut imaginer ce que  l’on veut après tout. C’est beau la vie

C’est vrai que du coup, je n’ai pas été au top de mon utilité dans la phase de réalisation, mais j’étais très enthousiaste (une fois qu’on a trouvé l’idée) et puis j’ai construit la maison (faut pas la regarder de trop près). D’ailleurs il y a une goutte de mon sens qui est resté dessus. et puis j’ai fait la documentation (la meuf qui se justifie à mort), où vous l’avez compris, j’ai pu alimenter cette article avec. J’ai aussi ramené la maison chez moi, malgré les regards perplexes de mes camarades. Mais je leur ai dit: « c’est mon premier objet! je suis émue.« . C’est aussi pour me rappeler de cette semaine vraiment hard core au début mais qui s’est vachement bien terminée. Au final j’ai déjà appris pleins de trucs, même des trucs qui sont un peu trop compliqué pour moi, pour l’instant.

Overall, comme dirait Israel « That was fun.« 

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Ma chanson de la semaine.

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Si vous voulez lire nos idées géniales de corpus: Continuer la lecture de Rendre visible le spectre Électromagnétique ou la cabane à Haïku

Challenge accepted

chihiro

Semaine 0. Acculturation bonjour.

Acculturation: « Processus par lequel un individu apprend les modes de comportements, les modèles et les normes d’un groupe de façon à être accepté dans ce groupe et à y participer sans conflit. » (Mucch. Sc. soc. 1969).

Et bien les amis, je ne pensais pas qu’il était possible d’être engagée dans un tel processus à moins de 20 km de mon lieu de naissance et lieu dans lequel j’ai passé la majeur partie de ma vie. Surprenante acculturation puisque celle-ci s’est produite en présence d’individus de la même tranche d’âge que moi (des jeunes wesh), de la même nationalité que moi mais surtout dans un environnement francophone les mecs!

En gros, en commençant un master en Media Design, je suis entrée dans la 4ème dimension: celle des artistes/graphistes/designers (à savoir que ces derniers sont tous un peu ingénieurs on the side).

C’est à dire que le langage, références, aspirations, inspirations, préoccupations, connaissance techniques, connaissance théoriques, discours, humour, vision du monde, sens de la vie etc. diffère complétement de mon langage, mes références, mes aspirations, mes préoccupations, mes connaissances techniques etc.

De la science interstellaire.

En fait, c’est comme si j’avais eu le mal du pays dans mon propre pays. #laclasse

Il paraît qu’il existe un indice  d’intégration qui mesure la capacité d’une personne à s’intégrer dans un nouvel environnement, un peu comme le QI qui vise à mesurer l’intelligence d’une personne (je prends des raccourcis, mais voilà, je ne suis pas sociologue). Conclusion: après mon année épique en Australie, cette rentrée en Design confirme mon intuition: mon indice d’intégration doit être vachement faible. L’avis de l’expert sur la question: j’ai tendance à vouloir trop m’adapter, trop vite. Et comme il n’est rationnement pas possible que je puisse rattraper 3000 ans d’histoire de l’art et du design en deux jours, ni de prendre en main 5 logiciels tout en apportant mon aide à la conception et élaboration d’un projet, je me suis fait légèrement surprendre. Et c’est un euphémisme.

Franchement, je me rappellerai toujours de la tête de mes camarades quand je leur ai dit que je n’avais jamais utilisé Illustrator. Ou que je n’avais jamais vu « 2001, l’Odyssée de l’espace ». D’ailleurs je pourrais écrire un bouquin rien qu’avec ma première semaine comme non-designeuse dans un master de design.

Mais bon, comme « je suis très courageuse » d’après une camarade (je ne sais pas comment le prendre), j’ai envie de dire MASTER MEDIA DESIGN : CHALLENGE ACCEPTED (j’ai peur). Une fois de plus, je me fais à Chihiro dans le voyage de Chihiro, quand elle arrive dans les Onsens pour travailler.

En attendant, je voudrais dire que la définition d’acculturation de Mucch ne s’attarde que sur un aspect de la chose, elle n’est pas franchement dynamique. Contrairement à ce que la définition sous-entend, la personne acculturée (moi du coup) est, je le souligne, loin d’être passive ou alien. Si il y a bien un truc que j’ai appris en géographie (oui oui j’ai appris des trucs), c’est que c’est toujours « a two ways relationship »(l’exemple fameux du global Le local influence sur le global comme le local produit et reproduit le global et inversement mais il existe pleins d’exemples). Alors oui, je vais bien devoir faire un gros effort pour apprendre les codes et coutumes du milieu, de me créer un savoir dans ce domaine, pour connaître des noms, des techniques, pour faire de la veille technologique un peu plus sérieuse.. je vais bien devoir apprendre à parler design, à penser design, à vivre design. MAIS il est important de comprendre que je serai jamais comme quelqu’un qui vient d’école d’art ou de design, et puis d’ailleurs c’est pas le but. J’ai la chance de découvrir un nouvel univers et je compte bien m’en approprier le plus de choses possibles pour me créer mon propre univers, avec tout mon background universitaire, scolaire, sociale, culturel, émotionnel et puis tant qu’à faire avec toutes mes vies passées, présentes et futures. Du coup, j’espère que dans le processus, ils vont découvrir Claude Ponti et Ponyo sur la falaise. D’ailleurs Mucch a donné une définition de l’acculturation en ethnologie qui illustre un peu mieux le truc. « Modifications qui se produisent dans un groupe culturel [concernant la manière d’agir, de percevoir, de juger, de travailler, de penser, de parler] par suite du contact permanent avec un groupe (généralement plus large) appartenant à une autre culture. » (Mucch. Sc. soc. 1969)
Bref, ça veut dire que je vais quand même regarder « 2001, l’Odyssée de l’espace » même si je vais rien comprendre.

Le prochain article sera sur le thème du workshop en soi, à savoir le spectre électromagnétique:

Bootcamp – Surfing the wave(s)

« Ce workshop vise à explorer le spectre électromagnétique afin de le rendre visible et/ou tangible sous différentes formes. L’objectif est de révéler un espace habituellement imperceptible à travers l’acquisition et l’exploitation de différents signaux hertziens. »
Je vous raconterai notre objet, la maison d’oiseau à Haïku.

Le mot: low-tech

Le site: What the fuck is my Api

Le logiciel: Illustrator (je ne n’ai pas encore)